Vaginose bactérienne : tout ce que vous devez savoir

Qu’est-ce que la vaginose bactérienne ?

La vaginose bactérienne résulte d’un déséquilibre de la flore vaginale : les lactobacilles, bactéries protectrices et majoritaires dans un vagin sain, diminuent, alors que des bactéries anaérobies (par exemple Gardnerella vaginalis, Atopobium vaginae) prolifèrent. Ce déséquilibre entraîne une élévation du pH vaginal, des pertes et une odeur caractéristique.
L’étiologie précise est multifactorielle, incluant facteurs hormonaux, comportementaux et génétiques.

Facteurs de risque et étiologie

Plusieurs facteurs favorisent la survenue d’une vaginose bactérienne :

  • usage de douches vaginales ou de produits antiseptiques intimes,
     
  • antibiothérapie à large spectre,
     
  • multiplicité de partenaires sexuels ou rapports sans protection,
     
  • port régulier de sous-vêtements synthétiques ou très serrés,
     
  • dispositif intra-utérin (DIU) dans certains cas,
     
  • antécédent de vaginose bactérienne ou microbiote vaginal déjà perturbé.
     

Manifestations cliniques

La vaginose bactérienne est souvent asymptomatique. Lorsqu’elle se manifeste, on observe :

  • des pertes vaginales liquides, homogènes, grisâtres ou blanchâtres,
     
  • une odeur « de poisson » souvent plus marquée après les rapports sexuels ou les règles,
     
  • un pH vaginal supérieur à 4,5,
     
  • une gêne intime ou légère irritation, mais rarement un prurit intense ou une rougeur vulvaire importante.
    La présentation clinique permet d’envisager le diagnostic mais il faudra confirmer par bilan ciblé.
     

Diagnostic

Le diagnostic repose sur des critères cliniques et bactériologiques reconnus.

Critères d’Amsel (1983)

Quatre critères : pertes homogènes, pH vaginal > 4,5, test « whiff » positif (amines après ajout de KOH), présence de cellules « clue » à l’examen microscopique. Le diagnostic est posé si au moins trois critères sont présents.

Score de Nugent (1991)

L’analyse d’un frottis vaginal coloré au Gram permet de quantifier la flore : on combine morphotypes de lactobacilles, rods gram-variables de Gardnerella/bacteroides et rods courbés de Mobiluncus. Un score ≥ 7 indique une vaginose bactérienne.
Ces méthodes sont complémentaires et selon le contexte (labos, disponibilité) l’une ou l’autre peut être utilisée.

Complications potentielles

Même si souvent bénigne, la vaginose bactérienne peut augmenter le risque d’infections génitales (ex. Chlamydiose, Gonococcie, transmission du VIH) et entraîner des complications obstétricales chez la femme enceinte (prématurité, rupture prématurée des membranes).
Il convient donc d’identifier et traiter les cas à risque.

Prise en charge thérapeutique

Traitement médical

Les recommandations actuelles recommandent notamment :

  • métronidazole 500 mg par voie orale deux fois par jour pendant 7 jours,
     
  • ou métronidazole gel vaginal 0,75 % pendant 5 jours,
     
  • ou clindamycine crème 2 % pendant 7 jours.
    En présence de grossesse ou de récidives fréquentes, un traitement adapté peut être proposé.
     

Approches complémentaires et hygiéno-diététiques

Afin de restaurer un microbiote vaginal équilibré :

  • éviter douches vaginales et antiseptiques intimes agressifs,
     
  • privilégier les sous-vêtements en coton respirants,
     
  • limiter l’usage prolongé de tampons ou coupes menstruelles sans hygiène rigoureuse,
     
  • envisager des probiotiques contenant des lactobacilles (ex. Lactobacillus crispatus, Lactobacillus rhamnosus) : certaines études suggèrent un effet bénéfique sur les récidives, bien que les données restent hétérogènes.
     

Prévention

La prévention repose sur :

  • une hygiène intime douce, sans douches vaginales,
     
  • le port de sous-vêtements respirants et adaptés,
     
  • l’usage de préservatifs en cas de multiples partenaires,
     
  • l’éviction des produits agressifs pour la flore vaginale,
     
  • et la consultation médicale en cas de récidives afin d’envisager un suivi ou traitement spécifique.
     

Conclusion

La vaginose bactérienne est une pathologie fréquente et sous-diagnostiquée. Un bon diagnostic et une prise en charge adaptée permettent de limiter ses conséquences. La prévention via l’équilibre de la flore vaginale et un comportement hygiéno-diététique adapté est un pilier essentiel.

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