Les infections sexuellement transmissibles (IST) chez la femme : symptômes, dépistage et traitements

Les infections sexuellement transmissibles (IST) regroupent un ensemble d’infections provoquées par des bactéries, virus ou parasites transmis lors de rapports sexuels non protégés (vaginaux, oraux ou anaux).
Chez la femme, elles sont fréquentes et souvent asymptomatiques, ce qui retarde le diagnostic et peut entraîner des complications gynécologiques importantes : douleurs pelviennes chroniques, grossesses extra-utérines, infertilité, ou atteintes néonatales en cas de grossesse.

En France, selon Santé publique France, environ 500 000 nouveaux cas d’IST sont diagnostiqués chaque année, avec une prévalence accrue chez les jeunes femmes âgées de 15 à 35 ans.

Les principales IST chez la femme

1. Chlamydia trachomatis

C’est l’IST bactérienne la plus fréquente. Elle se transmet par contact sexuel direct et reste souvent silencieuse.

Symptômes possibles : pertes vaginales anormales, douleurs pelviennes, brûlures urinaires.
Complications : infection pelvienne, salpingite, risque d’infertilité.
Traitement : antibiothérapie (doxycycline ou azithromycine).
Prévention : dépistage régulier et utilisation du préservatif.

2. Gonocoque (Neisseria gonorrhoeae)

En forte recrudescence en France, cette infection touche les muqueuses génitales, anales ou pharyngées.

Symptômes : pertes purulentes, brûlures urinaires, douleurs pelviennes.
Traitement : injection unique de ceftriaxone, selon les recommandations de la HAS.
Complications : infection pelvienne, infertilité, transmission au nouveau-né.

3. Papillomavirus humain (HPV)

Le HPV est une infection virale très répandue. Certains types peuvent causer des lésions précancéreuses et des cancers du col de l’utérus.

Prévention :

  • Vaccination dès 11 ans (filles et garçons).
     
  • Dépistage par test HPV tous les 5 ans entre 25 et 65 ans.

    Traitement : prise en charge des lésions cervicales si elles apparaissent.
     

4. Herpès génital (HSV-1 ou HSV-2)

Infection virale chronique entraînant des poussées récidivantes.


Symptômes : vésicules douloureuses, brûlures, gêne pendant les rapports.
Traitement : antiviral (aciclovir ou valaciclovir) pour réduire la fréquence et la sévérité des crises.
Particularité : le virus reste latent et peut se réactiver lors de fatigue, stress ou menstruations.

5. Syphilis

Causée par la bactérie Treponema pallidum, la syphilis connaît un regain en Europe.

Symptômes : ulcère indolore, éruption cutanée, fièvre, fatigue.
Traitement : pénicilline G en injection.
Complications : atteintes neurologiques ou cardiovasculaires si non traitée.

6. VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine)

Le VIH se transmet par contact sexuel ou sanguin.

Dépistage : test rapide, anonyme et gratuit dans les CeGIDD (Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic).
Traitement : traitement antirétroviral à vie, permettant une charge virale indétectable et non transmissible.
Prévention : préservatif, dépistage régulier, prophylaxie pré-exposition (PrEP).

Symptômes évocateurs d’une IST chez la femme

Les signes ne sont pas toujours présents, mais doivent alerter :

  • Pertes vaginales inhabituelles (odorantes, jaunâtres ou verdâtres).
     
  • Brûlures à la miction ou démangeaisons vulvaires.
     
  • Douleurs pelviennes ou abdominales basses.
     
  • Saignements en dehors des règles.
     
  • Douleurs pendant les rapports sexuels.
     

Toute anomalie persistante doit motiver une consultation médicale ou un dépistage.

Le dépistage : un réflexe essentiel

Le dépistage régulier est la meilleure stratégie de prévention secondaire.
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS) et Santé publique France, il est recommandé de :

  • Réaliser un dépistage au moins une fois par an pour les femmes de moins de 25 ans sexuellement actives.
     
  • Se faire dépister à chaque nouveau partenaire ou après un rapport non protégé.
     
  • Intégrer le dépistage des IST dans le suivi gynécologique ou contraceptif.
     

Les tests sont simples et indolores : prélèvement vaginal, urinaire, sanguin ou pharyngé selon les pratiques sexuelles.

Prévention des IST : les bons réflexes

  1. Utiliser systématiquement un préservatif, masculin ou féminin, lors de tout rapport à risque.
     
  2. Vacciner contre le HPV et l’hépatite B selon le calendrier vaccinal.
     
  3. Consulter régulièrement un professionnel de santé pour un suivi gynécologique et des dépistages adaptés.
     
  4. Informer et protéger le partenaire en cas de diagnostic positif.
     
  5. Éviter l’automédication et privilégier un traitement médical complet.
     

Les infections sexuellement transmissibles chez la femme sont fréquentes mais largement prévisibles et traitables.
Le dépistage régulier, la vaccination, le dialogue sans tabou avec les soignants et l’utilisation du préservatif demeurent les meilleurs moyens de protection.
La prévention, intégrée à la santé gynécologique, contribue à préserver la fertilité, la qualité de vie et la santé globale des femmes.

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