La ménopause marque une étape importante dans la vie d’une femme. Elle arrive en moyenne vers 50 ans et correspond à l’arrêt naturel de la production des hormones ovariennes (oestrogène et progestérone). Cette période de transition peut s’accompagner de différents symptômes : bouffées de chaleur, fatigue, sécheresse vaginale, changements d’humeur, ou encore prise de poids. Mais qu’en est-il lorsque l’on vit avec de l’endométriose ? Est-ce que la ménopause soulage la maladie, ou au contraire, l’aggrave ? C’est une question que beaucoup de femmes se posent.
L’endométriose s’arrête-t-elle avec la ménopause ?
Longtemps, on a pensé que la ménopause mettait fin aux douleurs de l’endométriose. Et pour la majorité des femmes, c’est souvent le cas. En effet, la maladie est étroitement liée aux hormones, notamment aux œstrogènes. Lorsque ces hormones chutent à la ménopause, les lésions d’endométriose tendent à se stabiliser, voire à régresser. Beaucoup de femmes ressentent un réel soulagement.
Mais ce n’est pas toujours aussi simple. Certaines patientes continuent de ressentir des douleurs même après l’arrêt des règles, et pour une minorité, l’endométriose peut persister, voire réapparaître. Cette forme post-ménopausique de la maladie reste rare, mais elle existe bel et bien.
Pourquoi l’endométriose peut-elle revenir après la ménopause ?
Même si c’est rare, l’endométriose peut persister ou réapparaître après la ménopause dans 2 à 5 % des cas .
Il y a plusieurs explications possibles.
Parfois, certaines lésions n’ont pas été totalement retirées lors d’interventions chirurgicales précédentes ou bien elles persistent sur les organes voisins. Dans d'autres cas, c'est l'utilisation d'un traitement hormonal substitutif (THS), prescrite pour soulager les effets de la ménopause, qui peut stimuler des tissus endométriosiques encore présents. C’est pour cela qu’un THS doit toujours être adapté et prescrit avec prudence chez les femmes ayant des antécédents d’endométriose.
Chez certaines femmes, on observe également une imprégnation hormonale persistante qui stimule localement des foyers endométriosiques.
2 à 10 ans après l'absence de règles, cette endométriose peut revenir principalement au niveau de l'ovaire ou du tube digestif.
Quels sont les symptômes possibles après la ménopause ?
Certaines femmes continuent d’avoir des douleurs pelviennes, parfois différentes de celles ressenties avant la ménopause. On peut aussi observer une gêne digestive, des troubles urinaires ou une grande fatigue. Il arrive également que des saignements réapparaissent, ce qui doit toujours être signalé à un professionnel de santé.
De plus, certaines atteintes telles que des lésions au niveau de nerfs peuvent provoquer la persistance de douleurs neuropathiques.
Par ailleurs, le passage à la ménopause peut aussi avoir un impact psychologique, surtout si la douleur persiste alors qu’on pensait enfin en être libérée.
Comment bien vivre cette double transition ?
La clé, c’est un accompagnement médical personnalisé. Il est essentiel de continuer un suivi gynécologique régulier, même après la ménopause, notamment si un traitement hormonal est envisagé. Ce suivi permet d’adapter les traitements, de surveiller les éventuelles douleurs persistantes et de dépister les risques métaboliques ou osseux liés à la chute hormonale.
Certaines femmes bénéficient également d’un accompagnement par des professionnels spécialisés : kinésithérapeutes, diététiciens, psychologues, ou encore sages-femmes formées à l’endométriose. L’idée est de créer une prise en charge globale et bienveillante.
Enfin, adopter une bonne hygiène de vie reste un pilier : une alimentation variée, une activité physique adaptée et une attention portée à sa santé mentale peuvent faire une vraie différence.
Qu'en est-il de la ménopause induite ?
Il ne faut pas oublier que certaines femmes entrent en ménopause de manière anticipée, suite à une intervention chirurgicale (comme une ablation des ovaires) ou un traitement hormonal. Dans ces cas, les symptômes de la ménopause peuvent apparaître de manière brutale, sans la période de transition naturelle qu’on appelle préménopause. Cela peut rendre l’adaptation plus difficile, tant physiquement qu’émotionnellement.
Chez les femmes souffrant d’endométriose, cette ménopause dite « provoquée » peut être une option thérapeutique. Toutefois, elle doit être discutée au cas par cas, car ses conséquences sont importantes. Le soutien d’une équipe médicale multidisciplinaire est alors indispensable.
L’importance du soutien psychologique et communautaire
Le poids mental de l’endométriose et de la ménopause combinées ne doit pas être sous-estimé. Ces deux étapes de vie peuvent provoquer de véritables bouleversements identitaires, relationnels et professionnels. De nombreuses femmes parlent de solitude, d’incompréhension ou encore de deuil de certaines fonctions (comme la fertilité). Il est donc essentiel de pouvoir s’exprimer librement, à travers un accompagnement psychologique, des groupes de parole, sur l'application Gynger ou via des associations spécialisées comme EndoFrance ou Endomind.
Ces espaces d’échange permettent non seulement de mieux comprendre ce que l’on vit, mais aussi de bénéficier de conseils pratiques, d’entraide et de solidarité entre femmes concernées.
Pour en savoir plus sur l'Endométriose c'est par ici : https://gyngercare.com/ressources/endometriose/
Sources :
1. https://endofrance.org/
2. https://reseaudelendometriose.com/
3. https://profession-sage-femme.com/
4. https://www.ameli.fr/