Les douleurs pelviennes chroniques touchent 1 femme sur 10 en âge de procréer, et l’endométriose est l’une des principales causes identifiées. Pourtant, ces douleurs restent souvent sous-diagnostiquées, mal comprises et mal prises en charge.
En 2025, le CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français) et le réseau Convergences PP ont publié des recommandations cliniques inédites, centrées sur la qualité de vie des femmes et une approche pluridisciplinaire. Voici ce qu’il faut retenir.
Qu’est-ce que la douleur pelvienne liée à l’endométriose ?
La douleur pelvienne chronique est définie comme une douleur persistante ou récurrente dans la zone du bassin, depuis plus de 6 mois, sans cause évidente. Lorsqu’elle est associée à l’endométriose, elle peut prendre différentes formes :
- Douleurs menstruelles intenses et invalidantes (dysménorrhées)
- Douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunies)
- Douleurs digestives ou urinaires cycliques
- Fatigue chronique, stress, anxiété
Ces symptômes sont souvent multifactoriels : ils ne dépendent pas seulement des lésions d’endométriose visibles, mais aussi de facteurs neurologiques, hormonaux, émotionnels et sociaux.
Un nouveau paradigme : comprendre la douleur comme une maladie en soi
Le grand tournant des recommandations 2025 est de considérer que la douleur elle-même est une pathologie, indépendante de la présence ou non de lésions visibles à l’IRM ou à la cœlioscopie. Il est donc possible d’avoir une douleur sévère sans endométriose active apparente, et inversement.
Ce que ça change :
- On ne conditionne plus l’accès aux soins à la confirmation visuelle de l’endométriose.
- La douleur déclarée par la patiente est un critère suffisant pour commencer une prise en charge.
- On intègre la notion de douleur centrale (hypersensibilisation du système nerveux), nécessitant un accompagnement spécifique.
Une prise en charge pluridisciplinaire dès le départ
Les recommandations insistent sur l’importance d’un parcours de soin coordonné, incluant plusieurs expertises autour de la femme :
- Gynécologue : pour évaluer les symptômes gynécologiques et la nécessité d’un traitement hormonal ou chirurgical
- Kinésithérapeute spécialisé en pelvi-périnéal : pour réduire les tensions musculaires et améliorer la mobilité pelvienne
- Psychologue ou psychiatre : pour accompagner l’impact émotionnel, les troubles anxieux ou dépressifs liés à la douleur chronique
- Médecin de la douleur ou algologue : pour explorer les pistes neurobiologiques
- Diététicien ou naturopathe : pour ajuster l’alimentation anti-inflammatoire (gluten, lactose, sucre…)
La douleur est donc abordée dans toute sa complexité physique et émotionnelle, pour éviter la chronicisation.
Quel traitement pour la douleur pelvienne associée à l’endométriose ?
Les recommandations 2025 ne proposent pas une solution unique, mais une approche personnalisée. Voici les axes thérapeutiques :
1. Traitement hormonal (première ligne)
- L’objectif est de bloquer l’ovulation pour réduire les fluctuations hormonales douloureuses.
- Pilule progestative en continu, DIU hormonal, ou agonistes de la GnRH.
2. Traitement de la douleur (neuro-modulation)
- Utilisation raisonnée d’antalgiques, anti-inflammatoires (AINS), parfois antidépresseurs à visée analgésique.
- Techniques complémentaires : TENS, hypnose, sophrologie, EMDR…
3. Rééducation pelvienne
- Un incontournable. Elle vise à détendre les muscles contracturés du périnée et du bassin.
- Associée à des exercices de respiration, elle améliore la circulation et la perception corporelle.
4. Soutien psychologique
- Les douleurs pelviennes affectent gravement la santé mentale.
- Thérapies cognitivo-comportementales, thérapies du trauma ou pleine conscience recommandées.
5. Chirurgie conservatrice (en dernier recours)
- Indiquée si les douleurs persistent malgré les autres traitements, ou en cas de lésions profondes invalidantes.
- Les experts insistent sur la sélection rigoureuse des indications, pour éviter des chirurgies inutiles.
Impact sur la qualité de vie : un indicateur central
Les nouvelles recommandations insistent sur un changement d’objectif : la disparition totale de la douleur n’est pas toujours possible, mais on vise une amélioration significative de la qualité de vie.
Cela se mesure par :
- La capacité à travailler
- Le retour à une vie sexuelle satisfaisante
- La réduction des crises aiguës
- Le retour à l’activité physique adaptée
Les soignants sont invités à adopter une posture d’écoute active et à proposer un suivi régulier, même en l’absence de solution immédiate.
Innovations à suivre
- Des études sont en cours sur la neurostimulation pelvienne, les probiotiques vaginaux, ou encore les biomarqueurs sanguins permettant un diagnostic plus précoce.
- La reconnaissance de la douleur comme handicap professionnel pourrait aussi ouvrir des droits aux femmes concernées dans les prochaines années.
Pourquoi l’approche corps-esprit est incontournable
Les douleurs pelviennes liées à l’endométriose sont plus que mécaniques. Elles touchent :
- l’estime de soi,
- la vie de couple,
- la capacité à travailler,
- la fertilité…
Une approche globale qui inclut le sport adapté, la relaxation, l’alimentation anti-inflammatoire, les plantes médicinales ou l’acupuncture est donc recommandée. C’est exactement ce que Gynger promeut grâce à son application.
Conclusion
Les recommandations 2025 du CNGOF et de Convergences PP sont une avancée majeure pour des millions de femmes souffrant de douleurs pelviennes chroniques liées à l’endométriose. Elles affirment une conviction forte : les douleurs ne doivent plus être normalisées, et chaque femme mérite une prise en charge globale, humaine et personnalisée.
Source :
1. https://endofrance.org/