Stérilet ou pilule : quelle contraception choisir selon votre âge, vos règles et vos facteurs de risque ?

published on 18 December 2025

Stérilet et pilule sont deux méthodes très efficaces, mais elles ne conviennent pas aux mêmes profils ni aux mêmes modes de vie. Le bon choix dépend de ton âge, de tes règles, de tes facteurs de risque (tabac, maladie chronique…), de ton désir de grossesse à court terme et de ta capacité à prendre un comprimé tous les jours.

Si tu hésites, discutes-en avec une sage-femme sur l'application Gynger​.

Stérilet ou pilule : l’essentiel à retenir

La pilule contraceptive est un médicament à prendre chaque jour qui bloque l’ovulation (oestroprogestative) ou agit principalement sur la glaire cervicale et l’endomètre (progestative seule). Le stérilet, qu’il soit au cuivre (DIU cuivre) ou hormonal (DIU au lévonorgestrel), est un dispositif posé dans l’utérus pour plusieurs années, sans geste quotidien de ta part.

En France, les sociétés savantes (HAS, CNGOF) considèrent pilule et stérilet comme des méthodes de première ligne, y compris chez les femmes jeunes ou sans enfant, à condition d’être bien informée et accompagnée. Le choix se fait donc sur des critères d’efficacité « réelle », de tolérance (règles, douleurs), de risques médicaux et de praticité au quotidien.

Efficacité : stérilet et pilule, quelles différences ?

En théorie (utilisation parfaite), pilule et stérilet ont une très haute efficacité contraceptive, avec moins de 1 grossesse pour 100 femmes par an. En pratique, la différence se fait surtout sur les erreurs d’utilisation et les oublis, beaucoup plus fréquents avec la pilule. 

  • Pilule combinée ou progestative seule : en usage « typique », le taux de grossesse peut monter jusqu’à 7–9 pour 100 femmes par an à cause des oublis ou des décalages de prise. D'ailleurs, en cas d'oubli de pilule, tu trouveras un article complet qui te dit quoi faire​ sur l'application Gynger​.
  • Stérilet (DIU cuivre ou DIU hormonal) : l’efficacité « réelle » est très proche de l’efficacité théorique, avec moins de 1 grossesse pour 100 femmes par an, car il n’y a pas d’oubli possible une fois le dispositif posé.

Pour les autorités comme la HAS, les méthodes dites « de longue durée d’action » (DIU, implant) sont donc privilégiées lorsqu’on veut une contraception très fiable, notamment chez les femmes qui ont du mal à prendre un comprimé à heure fixe.

Règles, douleurs et symptômes : pilule vs stérilet

Avec la pilule

Les pilules oestroprogestatives tendent à rendre les règles plus régulières, moins abondantes, souvent moins douloureuses, avec parfois une amélioration de l’acné. Certaines pilules peuvent être prises en continu pour réduire la fréquence des règles ou des douleurs liées aux cycles, ce qui est utilisé par exemple dans l’endométriose ou les dysménorrhées importantes.

Les pilules progestatives seules peuvent entraîner des règles irrégulières, parfois des spottings fréquents au début, mais peuvent aussi conduire à une diminution nette des saignements, voire à une aménorrhée chez certaines femmes.

Avec le stérilet

Le DIU cuivre a tendance à augmenter le volume et la durée des règles, avec parfois des douleurs plus marquées, surtout les premiers mois ; ce point est clairement rappelé dans les recommandations CNGOF. Il est donc moins adapté si tu as déjà des règles très abondantes ou très douloureuses.

Le DIU hormonal (lévonorgestrel), au contraire, diminue en général les saignements, peut réduire les douleurs de règles et aboutir à l’absence de règles chez une proportion importante de femmes après quelques mois. Souvent recommandé en cas de règles abondantes, d’adénomyose ou de douleurs pelviennes cycliques, lorsqu’il n’y a pas de contre-indication.

Risques et contre-indications : ce que disent HAS et CNGOF

Pilule estroprogestative

Les pilules combinées (avec œstrogène) augmentent le risque de thrombose veineuse (phlébite, embolie pulmonaire) et, dans une moindre mesure, le risque d’accidents artériels (AVC, infarctus), surtout en cas de facteurs de risque associés. La HAS et les RPC CNGOF recommandent de :

  • éviter les oestroprogestatifs chez les femmes fumeuses de plus de 35 ans,
  • les contre-indiquer en cas d’antécédent personnel de thrombose, de migraine avec aura, de certaines maladies cardiovasculaires ou d’hypertension sévère.

Chez une femme jeune, non fumeuse, sans facteur de risque particulier, la pilule combinée reste une option sûre, surtout les pilules de 1ʳᵉ et 2ᵉ génération à base de lévonorgestrel ou norgestimate, préférées par la HAS pour leur profil vasculaire plus favorable.

Pilule progestative seule

Les pilules progestatives seules n’exposent pas au risque thrombotique lié aux œstrogènes et sont donc privilégiées chez les femmes à risque cardiovasculaire, en post-partum précoce, chez les fumeuses de plus de 35 ans ou en cas de migraine avec aura. Elles peuvent cependant entraîner des troubles du cycle (spottings, irrégularités) qui doivent être expliqués en amont pour éviter les inquiétudes.

Stérilet (DIU cuivre et DIU hormonal)

Les DIU sont contre-indiqués en cas d’infection génitale évolutive, de malformation utérine importante, de saignements génitaux inexpliqués ou de suspicion de grossesse. Le risque de perforation utérine lors de la pose est rare mais bien mentionné par le CNGOF, de même que le risque d’expulsion, surtout dans les premiers mois.

Les DIU hormonaux n’exposent pas au risque thrombotique systémique lié aux œstrogènes et sont généralement bien tolérés sur le plan vasculaire. Les principaux effets secondaires sont des modifications du cycle (spottings, aménorrhée) et parfois des effets locaux (douleurs pelviennes transitoires après la pose).

Praticité au quotidien : tu es plutôt « geste unique » ou « routine quotidienne » ?

La pilule demande une prise quotidienne, idéalement à heure fixe, et une bonne observance sur la durée. Les recommandations HAS soulignent que l’efficacité en « vie réelle » dépend beaucoup de cette régularité et que de nombreux échecs sont liés aux oublis ou aux arrêts non anticipés.

Le stérilet, lui, est posé une fois pour plusieurs années (5 à 10 ans selon les modèles de DIU cuivre, 3 à 8 ans selon les DIU hormonaux). Après la pose, il n’y a plus rien à faire au quotidien, à part une surveillance médicale périodique et consulter en cas de douleur inhabituelle, de fièvre ou de saignements anormaux.

Pour les femmes qui voyagent beaucoup, ont un rythme de vie irrégulier, ou savent qu’elles oublient facilement les médicaments, les DIU sont souvent recommandés comme première intention dans les guides comparatifs de contraception en France.

Âge, tabac, maladies chroniques : quels choix prioritaires ?

Les documents HAS et CNGOF insistent sur une approche individualisée selon les facteurs de risque.

  • Adolescente / jeune adulte sans facteur de risque : pilule ou DIU sont possibles, y compris chez les nullipares, le DIU n’étant plus réservé aux femmes ayant déjà eu des enfants.
  • Fumeuse > 35 ans, antécédent de thrombose, maladie cardiovasculaire : éviter les pilules combinées, privilégier pilule progestative seule, DIU cuivre ou DIU hormonal.
  • Règles très abondantes ou douloureuses, adénomyose ou suspicion d’endométriose : DIU hormonal souvent préféré pour diminuer les saignements et les douleurs, ou pilule en continu selon le contexte.
  • Post-partum et allaitement : priorité aux méthodes progestatives (pilule progestative, DIU), la pilule combinée étant différée selon la situation.

Projet de grossesse : quelle méthode selon ton horizon de temps ?

Si tu ne souhaites pas de grossesse avant plusieurs années, un DIU (cuivre ou hormonal) ou un implant sont considérés comme particulièrement adaptés, car ils évitent les oublis et sont très efficaces sur le long terme. Si tu envisages une grossesse dans un délai court (quelques mois à 1 an), la pilule reste une option très pratique, puisqu’il suffit de l’arrêter pour retrouver ton cycle ovulatoire, généralement dans les semaines qui suivent.

Dans tous les cas, la fertilité revient après l’arrêt de la pilule ou le retrait du stérilet ; ni l’un ni l’autre n’ont montré d’effet défavorable durable sur la capacité à tomber enceinte.​

Comment décider concrètement : stérilet ou pilule ?

Il est recommandé de se poser quelques questions clés avec un(e) professionnel(le) de santé.

  • Suis‑je prête à prendre un comprimé tous les jours, ou est‑ce que j’oublie souvent les médicaments ?
  • Mes règles sont‑elles déjà très abondantes ou douloureuses (plutôt DIU hormonal ou pilule, éviter le DIU cuivre en première intention dans ce cas) ?
  • Ai‑je des facteurs de risque vasculaire (tabac, antécédent de thrombose, migraine avec aura, diabète compliqué, HTA…) qui contre-indiquent les estroprogestatifs ?
  • Est‑ce que je souhaite une contraception très longue durée (plusieurs années) ou je préfère une méthode facilement modifiable d’un mois sur l’autre ?

Le CNGOF insiste sur la consultation de contraception comme un temps d’échange : information claire sur les avantages et les risques de chaque méthode, exploration de tes contraintes de vie, de ton ressenti vis-à-vis d’un dispositif intra-utérin, discussion sur tes projets de grossesse. Il n’y a pas de « meilleure » méthode universelle, mais une méthode adaptée à ton profil à un moment donné de ta vie.


Sources : 
1) https://www.has-sante.fr/
2) https://www.vidal.fr/
3) https://cngof.fr/
4) https://www.has-sante.fr/
5) https://www.sciencedirect.com/

Read more