Minidril : Avis, efficacité, remboursement et mode d’emploi

published on 16 December 2025

Minidril est une pilule oestroprogestative de 2ᵉ génération très prescrite en France, contenant de l’éthinylestradiol et du lévonorgestrel, indiquée dans la contraception hormonale orale.
Cet article détaille son fonctionnement, son efficacité, ses effets indésirables et les précautions à connaître.
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Minidril : composition et type de pilule

Minidril est un contraceptif oral combiné (COC) contenant deux hormones : du lévonorgestrel (progestatif) et de l’éthinylestradiol (œstrogène). Il appartient à la classe des progestatifs et œstrogènes en association fixe et fait partie des pilules dites de 2ᵉ génération, à base de lévonorgestrel.

Chaque comprimé de Minidril contient une faible dose de ces deux hormones, ce qui permet une contraception efficace tout en restant dans les dosages usuels des estroprogestatifs classiques. Les comprimés sont enrobés, présentés en plaquettes destinées à un schéma d’utilisation cyclique de 21 jours de prise suivis d’une pause de 7 jours.

Comment fonctionne Minidril ?

Comme les autres contraceptifs oraux combinés, Minidril agit principalement en inhibant l’ovulation par rétrocontrôle sur l’axe hypothalamo–hypophyso–ovarien. Le lévonorgestrel épaissit également la glaire cervicale, ce qui rend le passage des spermatozoïdes plus difficile, et modifie l’endomètre, défavorisant la nidation.

Utilisé correctement (sans oubli, avec prise régulière), Minidril présente une très bonne efficacité contraceptive, proche de celle des autres pilules estroprogestatives de 2ᵉ génération. La HAS rappelle que les pilules contenant du lévonorgestrel n’ont pas démontré d’avantage clinique majeur entre elles, mais qu’elles sont considérées comme la référence en terme de profil risque–bénéfice.

Pour quelles femmes Minidril est-il indiqué ?

Minidril est indiqué chez les femmes souhaitant une contraception hormonale orale, en l’absence de contre-indication aux estroprogestatifs. Le choix de Minidril se fait en consultation, en tenant compte de l’âge, du tabagisme, de l’IMC, des antécédents personnels et familiaux (thrombose, cancer du sein, migraine avec aura, etc.), conformément aux recommandations CNGOF et HAS sur la contraception hormonale.

Les oestroprogestatifs, en particulier ceux à base de lévonorgestrel, sont recommandés en première intention chez une femme jeune, non fumeuse, sans facteur de risque particulier de thrombose ou de pathologie cardiovasculaire. A contrario, après 35 ans chez une femme fumeuse ou en cas de facteurs de risque vasculaires, le CNGOF recommande d’éviter la contraception oestroprogestative et de privilégier d’autres méthodes.

Comment prendre Minidril correctement ?

Le schéma classique de Minidril est de 21 comprimés actifs suivis d’une pause de 7 jours sans comprimé, pendant laquelle survient un saignement de privation. La prise commence habituellement le 1er jour des règles en l’absence de contraception hormonale le mois précédent, ce qui assure une protection immédiate.

En cas de relais d’un autre contraceptif hormonal combiné (pilule, anneau vaginal, patch), le 1er comprimé de Minidril se prend de préférence le lendemain du dernier comprimé actif ou du retrait de l’anneau/patch, au plus tard au lendemain de l’intervalle sans hormone, afin d’éviter une fenêtre de non-protection. En post-partum ou après un avortement de 2ᵉ trimestre, l’instauration se fait en général entre J21 et J28, avec éventuellement une méthode complémentaire les 7 premiers jours si le démarrage est plus tardif.

Que faire en cas d’oubli de comprimé ?

Le RCP de Minidril détaille précisément la conduite à tenir selon le délai écoulé depuis l’oubli et la semaine du cycle concernée. En résumé, si l’oubli est inférieur à 12 heures, la protection reste en principe assurée : le comprimé oublié doit être pris dès que possible, puis la plaquette poursuivie normalement.

Au-delà de 12 heures ou en cas de plusieurs comprimés oubliés, le risque de diminution de l’efficacité augmente, et il peut être nécessaire d’utiliser une méthode complémentaire (préservatif) pendant 7 jours, voire d’enchaîner les plaquettes sans pause selon le moment du cycle. Ces recommandations rejoignent les principes généraux décrits dans les RPC du CNGOF sur la gestion de la contraception hormonale en pratique.

Effets indésirables fréquents avec Minidril

Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés avec Minidril sont similaires à ceux des autres estroprogestatifs : céphalées, tension mammaire, nausées, petits saignements intermenstruels (spotting), modifications des règles, variations d’humeur ou du poids. La plupart sont bénins et tendent à diminuer après quelques cycles, mais doivent être surveillés si ils persistent ou deviennent gênants.

Des effets cutanés (acné, modification de la peau), des troubles digestifs légers ou des modifications de la libido sont également décrits dans le RCP. La HAS rappelle que, sur le plan de la tolérance globale, les estroprogestatifs de 2ᵉ génération n’ont pas montré de profil moins favorable que les autres pilules combinées, et sont même privilégiés en première intention pour leur sécurité vasculaire relative.

Risque thromboembolique : que dit le RCP ?

Le RCP insiste sur le risque de thromboembolie veineuse (TEV) associé à tous les contraceptifs hormonaux combinés. Les COC contenant du lévonorgestrel (comme Minidril), du norgestimate ou de la noréthistérone sont associés au risque de TEV le plus faible parmi les estroprogestatifs.

On estime qu’environ 6 à 7 cas de TEV peuvent survenir pour 10 000 femmes utilisant un COC au lévonorgestrel pendant un an, contre 2 chez les non-utilisatrices, avec un risque maximal la première année d’utilisation ou lors de la reprise après une interruption prolongée. C’est pourquoi la décision de prescrire Minidril doit être prise après une discussion claire sur les facteurs de risque : antécédent personnel ou familial de thrombose, obésité, immobilisation prolongée, chirurgie majeure, tabagisme, âge, migraine avec aura, etc.

Contre-indications et précautions d’emploi

Minidril est contre-indiqué en cas d’antécédent ou de risque connu de thrombose veineuse ou artérielle (phlébite, embolie pulmonaire, infarctus, AVC), de troubles de la coagulation, de migraine avec aura, d’hypertension artérielle sévère, de diabète compliqué, de pathologie hépatique active, de tumeur hépatique ou hormono-dépendante suspectée ou connue (notamment cancer du sein).

Les recommandations CNGOF et HAS rappellent qu’il faut également être prudent chez les femmes obèses, fumeuses après 35 ans, ou présentant plusieurs facteurs de risque vasculaire, et dans ces cas privilégier des méthodes sans œstrogène (progestatif seul, DIU, etc.). En post-partum immédiat et en période d’allaitement, les estroprogestatifs ne sont généralement pas recommandés dans les 6 semaines, voire les 6 premiers mois selon le contexte, au profit de méthodes progestatives seules ou des DIU.

Minidril, grossesse et allaitement

Minidril est un contraceptif : il ne doit pas être utilisé pendant la grossesse, même si les données disponibles ne suggèrent pas de risque malformatif majeur en cas d’exposition accidentelle précoce. En cas de grossesse survenant sous Minidril, la pilule doit être arrêtée, et un avis médical pris pour la suite de la prise en charge.

Pendant l’allaitement, les estroprogestatifs peuvent diminuer la quantité de lait et ne sont pas recommandés dans les premiers mois ; les documents de référence français sur la contraception post-partum et l’allaitement insistent sur la préférence pour les progestatifs seuls ou les DIU chez la femme allaitante. Le CRAT classe globalement les estroprogestatifs comme utilisables avec prudence, mais en pratique, la stratégie privilégie d’autres options au début de l’allaitement, avant d’envisager un estroprogestatif si nécessaire.

Alternatives et place de Minidril par rapport aux autres pilules

La HAS a examiné d’autres pilules au lévonorgestrel, comme Leeloo, et conclu qu’elles ne présentent pas d’avantage clinique démontré les unes par rapport aux autres en termes d’efficacité ou de tolérance. Le choix entre Minidril et un générique éthinylestradiol/lévonorgestrel se fait donc principalement sur des critères de tolérance individuelle, de coût et de disponibilité.

Les RPC du CNGOF sur la contraception recommandent d’informer clairement les patientes sur les différentes méthodes (pilule combinée, progestative seule, DIU cuivre ou hormonal, implant, etc.) et de choisir la méthode la plus adaptée à leur profil de risque, à leur mode de vie et à leurs préférences. Minidril s’inscrit dans ce cadre comme une option de pilule combinée de 2ᵉ génération, souvent utilisée en première intention chez les femmes sans facteur de risque particulier.

Source : 

1) https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr
2) https://www.vidal.fr
3) https://gynerisq.fr
4) https://www.has-sante.fr

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