Fibrome utérin : tous les traitements possibles, de la surveillance à la chirurgie

published on 17 June 2025

Les fibromes utérins (ou myomes) sont des tumeurs bénignes fréquentes, souvent asymptomatiques, qui peuvent néanmoins entraîner des saignements abondants, douleurs pelviennes, anémie, ou encore des problèmes de fertilité selon leur taille, nombre et localisation (sous-muqueux, intramural, sous-séreux).

La prise en charge est personnalisée, en fonction des symptômes (ménorragies, douleur, compression), du projet de grossesse, de la taille et localisation des fibromes, de l’âge et des contre-indications médicales. Les préférences de chaque femmes seront donc essentielles au choix des options thérapeutiques.

La plan de traitement commence souvent par des traitements médicaux, puis mini-invasifs, et en dernier recours par la chirurgie.

La surveillance active

Lorsque les fibromes sont asymptomatiques ou peu gênants, une simple surveillance médicale suffit via échographie ou IRM, particulièrement si le désir de grossesse est présent.

Cette décision est prise en concertation avec la patiente, dans une approche dite "prise de décision partagée".

Les traitements médicamenteux du fibrome

1. Les progestatifs

Sous forme orale (Lutéran, Lutényl, Surgestone) ou stérilet au lévonorgestrel (Mirena), ils sont indiqués pour réduire les saignements, sans influencer le volume des fibromes.

A noter qu’en usage prolongé (> 1 an), ils peuvent favoriser la croissance des fibromes et sont aujourd’hui limités à un usage pré-opératoire. La prescription est donc encadrée avec une attestation pour le risque de méningiome.

2. Anti-fibrinolytiques

Ils sont efficaces pour réduire les saignements abondants (efficacité ~50%). On retrouve par exemple l’acide tranexamique (Exacyl).

L’utilisation est généralement de courte durée, adaptée aux femmes ayant un projet de grossesse.

3. Analogues de la GnRH

C’est eux qui induisent une ménopause artificielle transitoire, réduisant le volume des fibromes de 10 à 50% en 3 à 6 mois indiqués en pré-opératoire ou en attente de ménopause naturelle.

Vous avez surement déjà entendu parlé du Décapeptyl, Enantone, Gosereline ou encore le Gonapeptyl.

Les effets secondaires seront donc proches de ceux connus lors de la ménopause comme les bouffées de chaleur, troubles osseux, troubles de l’humeur ou de la libido. Sachant que la durée de traitement est limitée (≤ 6 mois) et parfois associée à une hormonothérapie adjuvante (add‑back therapy).

Les traitements endovasculaires et mini-invasifs du fibrome utérin

Il s’agit ici de myolyse, autrement dit une neutralisation du myome sans disparition complète. La thermorégulation (2, 3 et 4) sont prometteurs avec 50-70% de succès à 2 ans mais sont toujours en phase de recherche.

1. Embolisation des artères utérines (EAU)

Réalisée par un radiologue interventionnel, par cathéter, qui injecte des micro-billes pour bloquer l’irrigation sanguine du fibrome.

C’est une alternative non-chirurgicale en ambulatoire et applicable à tous types/fibromes dont le taux de récidive est inférieur à 10%.

En revanche, les patientes peuvent ressentir des douleurs post-opératoire (24‑72 h), avec une récupération en 1–2 semaines. A noter qu’il existe un possible impact sur la fertilité avec des avis divergents. C’est donc naturellement idéal pour la conservation de l’utérus et sans projet de grossesse imminent.

2. Ablation par radio‑fréquence

C’est une technique minimale invasive grâce à des aiguilles chauffées qui détruisent le fibrome via de la chaleur guidée par échographie/coelioscopie. C’est le CHU de Lyon qui a été le premier à l’expérimenté sur les fibromes symptomatiques.

Cette technique est une alternative à la myomectomie avec une récupération rapide et préservation utérine.

3. Cryothérapie

Elle détruit les fibromes par température extrême, à l’aide d’un gaz réfrigérant via une sonde échoguidée .

Elle est moins invasive, peu douloureuse avec une récupération très rapide.

4. Ultrasons focalisés (HIFU, échographie guidée par IRM)

Une quatrième méthode non chirurgicale qui utilise des ultrasons à haute intensité pour dévitaliser le fibrome. Non-invasif, les ultrasons sont très précis.

Les traitements chirurgicaux des fibromes utérins

1. Myomectomie

Il s’agit d’une ablation conservatrice des fibromes :

  • Par hystéroscopie (fibromes sous-muqueux <4–5 cm).
  • Par cœlioscopie (fibromes sous-séreux/intramuraux ≤8‑10 cm, ≤3 fibromes).
  • Par laparotomie (fibromes volumineux ou multiples).

Elle permet de conserver l'utérus et préservant la possibibilité d’une grossesse mais un risque de récidive est présent (20–30 %).

2. Hystérectomie

C’est l’ablation complète ou subtotale de l’utérus (ovaires parfois conservés).

La procédure est donc définitive : élimine les fibromes sans récidive possible (excepté sur de rares cas remontés de la présence d’éclats de fibromes présents et non vus à l’intervention).

Elle est donc indiquée aux femmes n’ayant plus besoin de grossesse et présentant des symptômes graves ou récidivants.

Ainsi, les options pour traiter les fibromes utérins sont donc multiples et intégrées dans une stratégie personnalisée, avec :

  • une surveillance active pour les fibromes peu symptomatiques,
  • des traitements médicaux ciblés (progestatifs, GnRH),
  • des techniques non-chirurgicales efficaces (embolisation, radiofréquence, cryo, HIFU),
  • et des interventions chirurgicales lorsque nécessaire (myomectomie, hystérectomie).

La décision doit être prise en concertation entre la patiente et l’équipe médicale, en tenant compte du projet de grossesse, des effets secondaires, de l’invasivité et des attentes personnelles.

Sources :
1. https://fibrome-info-france.org/
2. https://www.fibrome-paris.com/
3. https://www.medg.fr/
4. https://www.mon-fibrome.fr/
5. https://www.chu-lyon.fr/
6. https://www.ameli.fr/

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